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Lewis Mumford

Technique et civilisation

Traduit de l'américain par Natacha Cauvin et Anne-Lise Thomasson / Préface d'Antoine Picon  

Collection : Eupalinos / A+U
15 × 23 cm, 480 p., illustrations, liste des inventions, bibliographie, 2015 [20232].
ISBN 978-2-86364-672-4
Prix : 19 €

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Technique et Civilisation — paru initialement aux États-Unis en 1934 sous le titre Technics and Civilization —, est publié pour la première fois en français en 1950 (Seuil). Lewis Mumford y analyse le mode de pensée industriel et retrace l’histoire de l’évolution technologique, du règne de la machine et de la paupérisation de l’homme au travail. L’ouvrage est alors considéré à bien des égards comme révolutionnaire et visionnaire. Jusque-là, les historiens et économistes s’étaient arrêtés à une vision historique étriquée, soulignant le développement de « la machine » à partir du XVIIIe siècle et son rôle dans la formation de la société moderne. Avec Technique et Civilisation, c’est la première fois qu’est résumée – sous forme de liste – l’histoire technique des civilisations occidentales depuis le Xe siècle. Mais surtout, Lewis Mumford y présente le développement technique dans le cadre d’une écologie sociale plus générale, comme un élément de la culture humaine, et s’applique à révéler les relations constantes entre le milieu social et les réalisations spécifiques de l’inventeur, de l’industriel, de l’ingénieur. Sa théorie repose sur un postulat inédit : ce qui définit l’humanité ne réside pas dans l’utilisation des outils (la technique) mais dans l’utilisation du langage (les symboles). Véritable pionnier, Mumford développe une vision du monde où la surenchère technologique est observée à l’aune des effets dévastateurs qu’elle a sur l’environnement et sur le rapport de l’homme au travail. Pour autant, son ouvrage demeure optimiste : « Ce que l’homme a créé, il peut le détruire, il peut aussi le refaire de toute autre façon. Si nous apprenons à temps cette leçon, l’homme peut être sauvé de son propre anéantissement final, au moment même où il se proclame tout-puissant. »