Collection : Architectures
Cet Atlas des formes urbaines marseillaises est issu d’un vaste projet de recherche mené au sein du laboratoire Inama à l’École d’architecture de Marseille dans les années 1980-1990, dans le cadre d’un chantier collectif d’envergure internationale.
La publication inédite qui en fait la synthèse est centrée sur l’ensemble cohérent des types architecturaux marseillais consacrés par les traditions constructives et sociales, regroupant les programmes de l’habitat, du travail, des loisirs : le fameux « trois-fenêtres », la bastide, le cabanon, le domaine...
Leur analyse en tant que « séries typologiques » met ici en évidence leurs évolutions ainsi que leurs régularités et leurs variations. Ce développement est complété par une introduction sur leurs contextes historiques d’inscription, et sur les règles et logiques de production des formes urbaines dont ces types constituent des éléments de base. Empruntée aux recherches pionnières italiennes, la formule « typo-morphologie » résume bien ce rapport nécessaire et « dialectique » entre immeubles et parcellaires d’une part et tissus et trames viaires d’autre part.
Le terme Atlas désigne clairement la voie méthodologique qui a été suivie par les auteurs, à savoir redessiner la ville pour comprendre. En résulte une production originale, pour chaque type, de dessins analytiques assortis d’un texte où le commentaire sur la logique des formes dialogue avec l’approche historique et ethnographique.
Le contexte actuel paraît particulièrement propice à une telle publication. En effet, il aura fallu la triste circonstance de l’effondrement de deux immeubles de la rue d’Aubagne en 2018 pour rappeler qu’à Marseille la ville a toujours été l’objet de démolitions délibérées, sous couvert d’obsolescence et d’inadaptation. Un processus qui résonne comme l’héritage d’une culture de la table rase, et qui s’est toujours initié et justifié par la dépréciation des formes bâties existantes, souvent au prétexte des qualités de leur site naturel d’inscription.
À l’inverse, la présente analyse fait l’éloge des formes architecturales propres à la cité phocéenne. Sans pour autant négliger les hybridations avec des types exogènes – l’hôtel particulier, le dock-entrepôt, l’immeuble de rapport haussmannien, les HBM –, elle révèle une forme de permanence des « solutions » marseillaises, architecturales et urbaines, de la fin du XVIIe siècle à l’orée du XXe siècle, et ce sur toute l’emprise de la ville dense et continue.
Mise à jour :dimanche 15 juin 2025 | [Mentions légales] | RSS 2.0