Collection Architectures

Florence Lipsky

San Francisco

La grille sur les collines / The Grid meets the Hill

San Francisco

Ouvrage bilingue, traduction en anglais de Cynthia Schoch.  

Collection : Architectures
24 × 28 cm, 160 p., 83 documents noir et couleur, 70 dessins et plans, bibliographie, chronologie, 1999.
ISBN 2-86364-077-1
Prix : 27 €

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  • Un extrait 

À San Francisco, on alterne les montées et les descentes pour finalement buter contre un mur qui barre la rue. Là il faut abandonner la machine pour retrouver le pas. Seuls des escaliers permettent de suivre la pente et raccorder deux tronçons de la même rue. Tout au long de ce trajet on enchaîne une vue de la rue montant vers le ciel dans un cadre de tours dʼappartements, un panoramique de la ville dans son site, une descente vertigineuse entre des maisons en bois, une autre montée vers le ciel encadrée de maisonnettes décorées, puis un plan rapproché de jardins exubérants sur lesquels sʼouvrent des entrées privées avant de finir sur une vue saisissante de la baie et de lʼOakland Bay Bridge.
À chaque sommet, la baie apparaît et souligne les limites du territoire. De colline en colline la cité se regarde dans un incessant jeu de miroir. Dans un paysage grandiose où ponts et autoroutes marient la mer et la terre et où chaque colline est un quartier, Nature et Architecture sʼentremêlent pour composer une ville tour à tour triomphante, modeste et familière.
Comme la plupart des villes américaines, San Francisco sʼest développée suivant un système de grille orthogonale. Son site présentait pourtant une topographie mouvementée ne comptant pas moins de quarante-deux collines. La grille habituellement utilisée en terrain plat rencontre ici une nature rebelle et insoumise. Il en résulte un phénomène peu commun  : les rues rectilignes jouent aux montagnes russes car ici lʼoutil du colonisateur et les reliefs sont entrés en guerre au mépris dʼune rationalité évidente. Pourquoi la ville ne sʼest-elle pas adaptée à son site comme le laissait prévoir le bon sens usuel  ?


When driving in San Francisco, one alternately guns the engine up a hill or burns brakes on the way down before finally coming up against a wall that terminates the street. There the vehicle must be left behind and the journey continued on foot. Only the use of stairs allows one to negotiate the incline that separates two parts of the same street.
The entire length of this route offers a succession of visual experiences : a view of the street mounting toward the sky framed by apartment towers ; a breathtaking panorama of the city in its setting ; a breakneck descent between clapboard houses ; another skyward climb framed by attractively trimmed houses ; a close-up of exuberant gardens at the end of private driveways ; and finally a fantastic view of the bay and the Oakland Bay Bridge.
From each hilltop one can see how the bay outlines the boundaries of the area. Each hillside holds a mirror to the other so that the city can constantly admire itself. In a grandiose landscape where bridges and highways unite sea and land and where every hill forms a neighborhood, Nature and Architecture blend to compose a city that is alternately triumphant, modest, and familiar.
Like most American cities, San Francisco developed along an orthogonal matrix or grid. The topography of the site on which the city was built, however, was extremely rugged, with no less than forty-two hills. The traditional urban grid used on flat land in this case met with a rebellious and as-yet untamed environment. The result is an unusual phenomena : the streets are straight but rise and fall like roller coasters. The settlerʼs tool for urbanization and the relief of the land engaged in a battle that defied an obvious rationale. Why didnʼt the city adapt to its setting as common sense would dictate ?